Réglages pour l’étude de l’activité de repos
- Gain 0,2 mV/division
- Défilement 30 ms/division
Activité d’insertion de l’aiguille
Elle est reproduite à chaque déplacement de l’aiguille dans le muscle. Elle résulte de l’irritation mécanique directe des fibres motrices.
Muscle normal
- Courte activité d’insertion
- Puis devient silencieux
Muscle pathologique
- Allongement de l’activité d’insertion
- Activité spontanée myogène ou neurogène
Piqûre au point moteur
Douleur vive ++
Activité de repos sur muscle normal par ailleurs :
Miniature endplate potentials (MEPPs)
- Due à la libération spontanée d’acétylcholine
- Activité irrégulière
- Amplitude très faible (10-20 µV)
Potentiels de plaque motrice
- Dépolarisation de fibres uniques excitées par l’aiguille
- UM biphasique avec déflexion initiale négative (vers le haut)
- 100-200 µV
- Décharges irrégulières
Tout se normalise si on déplace l’aiguille dans un autre point du muscle.
Les activités spontanées au repos
Les activités de repos résultent toutes d’une hyper excitabilité qui génère un ou plusieurs potentiels d’action indépendants de la volonté. Le lieu de naissance de cette activité électrique involontaire est corrélé avec la morphologie et le rythme des potentiels enregistrés à l’EMG
Activités générées au niveau du muscle
- Activité de fibrillation : potentiels brefs de fibrillation et pointes positives.
- Décharges répétitives simples = salves pseudomyotoniques
- Décharges répétitives complexes
- Salves myotoniques
Activités générées au niveau du nerf (fibres motrices)
- Les doublets, triplets et multiplets
- Les décharges myokimiques
- Les salves neuromyotoniques
- Les crampes
- Le syndrome d’activité motrice continue
- Contractures silencieuses (blocage des ponts actine-myosine)
L’activité de fibrillation
On regroupe sous ce terme deux types de potentiels anormaux bien caractéristiques des affections neuromusculaires : les potentiels de fibrillation et les pointes positives, anciennement appelés « potentiels lents de dénervation ».
Les potentiels de fibrillation
- Décharge spontanée d’une fibre musculaire unique hyperexcitable
- Très brefs
- Commencent par une déflexion positive
- Fréquence régulière
Les pointes positives
- Pointe positive suivie d’une onde lente négative
- Valeur pathologique similaire
Pour bien les retrouver :
- Repos complet : l’activité volontaire les fait disparaître.
- Tapoter sur le muscle
- Déplacer l’aiguille
Etiologie
- Chez le sujet sain : peuvent apparaître dans de gros muscles (quadriceps). Elles disparaissent en bougeant l’aiguille.
- En pathologie : indiquent une atteinte aiguë ou évolutive
Fibrillation dans les atteintes axonales
Fibrillation après dégénérescence de l’axone
- 2-4 jours pour lésions proches des muscles
- Souvent à 10 jours (troncs des membres)
- 3-4 semaines si lésion éloignée (racine)
Signification : il existe des fibres musculaires vivantes dénervées
- Paralysie récente : atteinte axonale (versus neurapraxie)
- Réinnervation : disparition progressive avec enrichissement du tracé volontaire
- Dénervation ancienne : disparition des fibres musculaires dénervées (et de la fibrillation) par atrophie graisseuse du muscle
Persistance si :
- Réinnervation en cours. On doit voir apparaître des micropotentiels de réinnervation sur le tracé volontaire. Si l’évolution est favorable, les potentiels de réinnervation vont s’amplifier tandis que l’activité spontanée va régresser.
- Atteinte chronique active ou récidive récente (par exemple, récidive de lombosciatique)
Fibrillation dans les myopathies et myosites
La fibrillation accompagne deux types de phénomènes
- Une atteinte axonale associée à l’atteinte musculaire
- Une atteinte directe des fibres musculaires : altérations membranaires,
nécrose segmentaire, régénération
Affections :
- Myopathies inflammatoires ++
- Rhabdomyolyses
- Myopathies métaboliques ou congénitales
- Paramyotonies (canal Na+)
- Peu dans la dystrophie de Duchenne de Boulogne
Les décharges musculaires répétitives
Comme les activités de fibrillation, les décharges musculaires répétitives résultent d’une hyperexcitabilité des fibres musculaires. Parfois, le foyer d’activité spontanée se situe sur l’une des terminaisons de l’axone. Ce titre recouvre :
- Les décharges répétitives simples (salves pseudo-myotoniques) ou complexes
- Les salves myotoniques
Les décharges répétitives simples = salves pseudomyotoniques
Elles sont le fait d’une décharge répétitive auto-entretenue au niveau d’une fibre musculaire (comme il en existe au niveau des muscles lisses et du muscle cardiaque).
- Durée longue, parfois plusieurs minutes
- Début et fin brusques,
- Sans grande variation d’amplitude ni de fréquence
- Sans traduction clinique
Causes : de nombreuses affections neuromusculaires lentes ou chroniques
- Dénervations anciennes (plus de 6 mois).
- Myopathies inflammatoires, dystrophies musculaires, myotonies
- SLA, neuropathies à blocs, NP axonales chroniques (CMT)
Triceps, névralgie cervicobrachiale C7
Même patient, même examen
Les décharges répétitives complexes
Elles ont les mêmes caractéristiques que les salves myotoniques, mais sont composées de potentiels polyphasiques, indiquant l’activation répétitive de plusieurs fibres à la fois.
Ceci peut être du à trois mécanismes :
- Un foyer d’activation sur une fibre musculaire avec propagation de l’excitation aux fibres musculaires voisines = éphapse.
- Un foyer sur une fibre musculaire avec propagation rétrograde aux autres terminaisons de l’axone
- Un foyer sur une terminaison nerveuse avec propagation aux autres terminaisons.
Les causes sont similaires à celles des salves pseudomyotoniques.
Les salves myotoniques
Les salves myotoniques se reconnaissent facilement par leur bruit d’avion en piqué.
- Elles sont caractérisées par une variation de la fréquence et de l’intensité
- Favorisées par percussion, déplacement de l’aiguille, le froid
- Elles durent d’une à quelques secondes
- S’atténuent si on répète les contractions, reprennent au repos
Causes : elles traduisent un trouble des mécanismes de repolarisation membranaire
- Dysfonction du canal chlore (Thomsen, Becker, Steinert, PROMM)
- Dysfonction du canal sodium
- Myotonies toxiques +- myopathies
- Médicaments : diurétiques, laxatifs, chloroquine, hypocholestérolémiants, colchicine, bétabloquants, bétastimulants… hypokaliémie. En général, pas de myotonie clinique
La maladie de Thomsen est une myotonie pure. La maladie de Steinert est une myotonie associée à une myopathie. Elle se reconnait :
- Un faciès évocateur : mâchoire et paupières tombantes, front large
- Une amyotrophie ; SCM, pieds creux
- La myotonie : difficulté à desserrer la main, pouce en adduction, langue resserrée à protraction.
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Activité spontanée d’origine nerveuse
Le foyer d’hyperexcitabilité se situe sur le neurone. Ceci recouvre :
- Les fasciculations
- Les doublets, triplets et multiplets
- Les décharges myokimiques
- Les salves neuromyotoniques
- L’activité motrice continue (involontaire)
- Les crampes
Les fasciculations
Description :
- Spontanées ou réveillées par la percussion du muscle
- Visibles sous la peau
- Bouffées irrégulières d’UM (fibrillation ou UM communes), non contrôlées par le patient
Foyer d’hyperexcitabilité au niveau des zones vulnérables de l’axone :
- Siège d’une démyélinisation ou ischémie focale (compression, neuropathie à bloc)
- Endroits où la gaine de myéline débute ou s’arrête (motoneuropathies)
Causes :
- Evoquent une lésion de la corne antérieure : SLA, myélopathie cervicarthrosique
- Fréquentes dans la repousse axonale
- Aussi après un effort prolongé et chez des vieux sportifs qui ont arrêté de s’entraîner. En fait, tout le monde a pu ressentir un jour ou l’autre des fasciculations, en général transitoires.
Fasciculation spontanée chez un sujet sain
Même épisode
Même épisode
Les doublets, triplets et multiplets
- Survenue spontanée ou au début d’une contraction volontaire
- Sporadique ou en bouffées de 5 à 25 Hz
- Les potentiels ont la même forme et même amplitude
- Le 2ème est plus petit s’il survient en période réfractaire relative
Cause : hyperexcitabilité membranaire axonale
- Atteintes de la corne antérieure
- Diverses neuropathies
- Syndromes de tétanie
Les décharges myokimiques
- Groupes d’UM spontanées, avec une forme et un rythme réguliers.
- En continu ou discontinu
- Bruit de soldats marchant au pas
- Peuvent être visibles sous la peau : ondulations, vagues (kima en grec)
- Présentes dans divers tableaux d’hyperexcitabilité des neurones moteurs, dont la SLA
Les salves neuromyotoniques
- Fréquence très élevée 150-300 Hz (bruit aigu)
- Décroissance progressive d’amplitude
- Reproduction à intervalles irréguliers
- Cliniquement : ondulation, raideur musculaire, spasmes douloureux
- Peuvent être déclenchées par stimulation ou par effort volontaire
Causes : corne antérieure (SLA), neuropathies motrices…
Les crampes
- Elles sont toujours douloureuses
- Déclenchées lors d’une contraction, calmées par l’étirement
- PUM déchargeant à grande fréquence
- Foyer ectopique dans les terminaisons axonales musculaires
Causes :
- Fréquentes dans les polynévrites, les affections de la corne antérieure.
- Absentes dans la pathologie musculaire
- Formes bénignes, souvent familiales
Le syndrome d’activité motrice continue
- Décharge continue d’UM
- Cliniquement : raideur, contraction tonique involontaire
Causes :
- Atteintes pyramidales ou extrapyramidales
- Hyperexcitabilité des motoneurones : syndrome de l’homme raide, tétanos, strychnine
Le syndrome de l’homme raide (stiff-man syndrome)
- Activité continue, crises paroxystique douloureuses, disparaît au sommeil
- Défaut d’inhibition du motoneurone par Ac bloquant la synthèse de GABA
Les contractures silencieuses
- Syndrome d’intolérance à l’effort musculaire avec des myalgies, des crampes, une fatigue et une faiblesse musculaire.
- Aucune traduction électrique
- Les ponts actine-myosine restent bloqués par défaut de recharge d’ATP.
Causes:
- Maladie de Mac Ardle (glycogénose par déficit en phosphorylase musculaire). Intolérance à l’effort. Absence d’élévation des lactates à l’épreuve d’ischémie de l’avant-bras. A la biopsie musculaire : surcharge glycogénique et un déficit en phosphorylase.
- Rigidité cadavérique